Épidémie?

Au départ, ça passait bien. On ne remarque rien puis, tout d'un coup BANG! Tu es infecté. Tu attrapes la maladie du transport en commun. Tu perds tout tes sens. Tu deviens amorphe sur ton banc, tu fermes les yeux et tu te laisses bercer par les sons d'ouvertures de portes. Ça c'est si tu as eu la chance d'avoir un banc. Sinon, tu t'agrippes à un poteau et tu te concentre sur ton équilibre jusqu'à ce que quelqu'un se lève.

Au départ, je trouvais cela bizarre. Pourquoi les gens ne prononcent même pas un mot. Je pensais que tout le monde était triste mais.. ce n'était pas ça. Ce n'est pas de la tristesse mais une infection. Ça te poigne dans les trippes. Dès que tu arrives à la station d'autobus, tes membres commencent déjà à s'engourdir.

La seule chose que tu peux faire, c'est regarder ta montre, ou lire le journal. Il faut se mettre à jours sur l'actualité. Ne rien manquer. La seule fois où une autre personne peut attirer ton attention c'est lorsqu'elle arrive à la dernière seconde et que son sac reste pris dans la porte. Là tu peux la regarder en fronçant les sourcils car tu sais que tu vas arriver 30 secondes plus tard à ta station et que chaque minute compte!

Je crois que j'ai attrapé l'infection. Dès que j'arrive à la station d'autobus, j'attrape une sorte de fièvre étrange et je suis obligé de mettre mes écouteurs et de m'étendre sur le siège de l'autobus en espérant que ça soit la 182 qui passe, et non la 186 qui est plus lente.

Je ne sais pas si ça se soigne. Au moins, je crois que réaliser que je l'ai attrapé, c'est un début vers une médication efficace.